La CNSS a organisé du 12 au 14 février 2023, les 72 heures de la prévention des risques professionnels. La présente activité, qui s’est tenue dans la salle de Conférences du Conseil régional du Centre-Ouest, a porté sur le thème « La prévention des risques professionnels : un tremplin pour la productivité ». L’activité était placée sous le patronage du Ministre d’Etat, Ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié.
Les mauvaises conditions de travail sont sources d’accidents du travail, de maladies professionnelles, de démotivation des travailleurs et de sinistres divers. Selon les données statistiques, en 2022, la CNSS a enregistré 1334 accidents du travail et de maladies professionnelles qui ont occasionné au titre de leur réparation environ un milliard de francs CFA. D’où l’organisation de ces 72 heures en vue de contribuer au renforcement des actions de prévention des risques professionnels afin d’améliorer la productivité des entreprises.
C’est pourquoi, dira le Directeur général de la CNSS, Dr Herman Yacouba Nacambo, « il est primordial d’améliorer les conditions de travail et faire baisser les accidents du travail et maladies professionnelles dans nos entreprises afin d’allier productivité et prévention des risques professionnels ».
Cette rencontre constitue un cadre privilégié de formation et surtout d’échange d’expériences et de bonnes pratiques entre les différentes parties prenantes de la prévention des risques professionnels.
Dans son mot d’ouverture, le patron de la cérémonie, Bassolma Bazié, a rassuré les participants de l’intérêt que porte le gouvernement sur le monde du travail. « Notre pays à l’instar de nombreux autres pays a mis en place un dispositif de sécurité et santé au travail dans les entreprises avec pour mission principale de protéger la santé physique et mentale des travailleurs, de veiller à l’observation des prescriptions législatives et réglementaires en matière de sécurité et santé au travail », a-t-il indiqué.
Il a ajouté que des actions multiformes sont entreprises par le gouvernement en matière de sécurité et santé au travail dans la perspective de faire du Burkina Faso, un pays compétitif et garantissant à l’ensemble de la population des emplois décents.
De plus, il s’engage avec l’ensemble de ses services techniques en charge de la prévention des risques professionnels, à tout mettre en œuvre pour assurer un encadrement optimal des entreprises en matière de promotion de sécurité et santé au travail ainsi que le bien-être au travail.
En prélude aux panels, le patron de la cérémonie conclura que « le gouvernement et le département en charge du travail et de la protection sociale attendent les résultats et apporteront leurs soutiens à la mise en œuvre des recommandations issues des travaux pour contribuer à faire de la promotion du travail décent une réalité dans notre pays ».
Des panels, les thèmes suivants ont été abordés :
-apports de la réglementation SST à la productivité des entreprises ;
-santé au travail, un outil d’accroissement de la productivité en entreprise ;
-prévention du risque incendie et productivité ;
-mise en place d’un système de prévention des risques professionnels en entreprise.
Des ateliers ont également meublé le programme avec des thématiques variées :
-obstacles à la prise en compte de la prévention au sein des entreprises ;
-plan d’une campagne de promotion de la prévention des risques professionnels pour une productivité accrue ;
-mise en place d’un schéma d’évaluation des effets de la prévention sur la productivité ;
-élaboration d’une affiche de sensibilisation sur la prévention et la productivité ;
-rôle des partenaires sociaux dans la mise en œuvre d’un système de prévention efficace dans une entreprise.
A la fin de ces 72 heures, les participants ont fait quatre recommandations, il s’agit de :
-renfoncer l’accompagnement des entreprises dans la mise en place des outils de prévention des risques professionnels ;
-réaliser une étude nationale sur l’impact de la prévention des risques professionnels ;
-mettre en place des mécanismes d’implications des employeurs et des organisations syndicales en matière des risques professionnels ;
-élaborer un référentiel en matière de prévention des risques professionnels.
A la clôture, le Secrétaire général, Dieudonné Kaboré affirmera ainsi : « vous avez formulé des recommandations pertinentes. La mise en œuvre de celle-ci et la garantie de leur efficacité restent tributaires de l’engagement et de la détermination de chaque acteur, quelle que soit sa position ».
Néanmoins, il a tenu a rassuré les participants que les résultats auxquels ils sont parvenus intéressent la CNSS pour réussir l’amélioration de son système de sécurité sociale notamment la prévention des risques professionnels et la promotion de la sécurité et santé au travail.
De l’avis des participants ces 72 heures ont été bénéfiques à plus d’un titre. Ainsi, pour Moumouni Zitienga, Directeur Hygiène Sécurité Environnement à la SOFITEX, « C’est un témoignage que la CNSS veille à la sécurité et la santé des travailleurs. Les recommandations interpellent non seulement la CNSS pour un accompagnement des entreprises, mais aussi une résolution pour les entreprises ». Dans le même ordre d’idée, Cédric Mousnier, du Centre de tri Toum Song Taaba indiquera ceci : « Le mot bien-être au travail n’est pas un gros mot comme on dit. C’est quelque chose sur lequel il faut tendre. Les intervenants ont bien insisté sur le plan scientifique et juridique. Car le bien-être au travail égale productivité ». Et Kiswensida Catherine Yaméogo, Chef Unité Personnel et Solde à l’ASECNA-DAAN de témoigner : « Dans l’ensemble, ça a été un gros effort de la part de la CNSS pour toucher le maximum de chefs d’entreprise surtout le patronat. C’est un encouragement à ce que cela se fasse de façon régulière parce que la répétition est pédagogique ».
Les participants à cette rencontre sont de profils divers. Ce sont : les chefs d’entreprises, les responsables des services de sécurité et santé au travail, les responsables des ressources humaines, les organisations d’employeurs, les organisations de travailleurs, les partenaires techniques, les Comités de Sécurité et Santé au Travail, les responsables d’exploitation, de production, les ministères (Travail et protection sociale, infrastructures, mines et carrières, commerce, santé).
Ces 72 heures sont le lieu pour les employeurs et les travailleurs d’agir conjointement pour améliorer les conditions et le milieu de travail.
